Se ballade (Christophe) [Terminé : Suite -> l'infirmerie]

Angel était resté sur l'île des mortels. Il n'avait pas encore envie d'en repartir, ce n'était que la seconde fois qu'il venait ici et il comptait bien en profiter. Il venait de rencontrer un demi-dieu et se rendait compte que ces derniers se rendaient souvent ici. Aux yeux du maître d'arme, cet île n'avait rien de particulier, mais bon, pour une fois qu'il s'y trouvait. Son air était toujours calme, voire indifférent, il ne jeta qu'un bref coup d'œil au phare. Il continua simplement sa marche, parfaitement équilibré. La main sur le manche de son cimeterre, prêt à toute attaque éventuelle. En fait il n'y avait pas beaucoup de risque qu'on l'attaque, il était sur l'île des mortels et les monstres n'y rodaient pas. Mais c'était une habitude, une habitude dont il ne voulait pas se débarrasser.

*J'ai vraiment l'air paranoïaque comme ça!*

Ça réflexion lui tira un léger sourire qui s'effaça ensuite, laissant derrière lui le minois d'Angel complètement neutre. Il s'était toujours fiché du regard des autres. Qu'ils soit mortels ou demi-dieux, peu importe ce que les gens pouvait dire sur le maître d'arme. Cet aspect de son caractère s'était formé à l'époque de son enfance, on le traitait d'associable, voir de fou. Il vit d'ailleurs un enfant, se balader avec ses parents. Puis un couple, et des tas d'autres mortels qui ne se rendaient pas compte que, pas si loin, se trouvait une île peuplé de demi-dieux et de monstres.

*S'il savait...*

Il ne décrocha pas de sourire cette fois-ci, cet action (si simple pour d'autres personnes), lui arrivait plus que rarement. Il concentra son regard sur les mortels, et les quelques demi-dieux qui avaient accosté l'île des mortels. Et tout à coup, il ressentit un choc.

Christophe portait ses lunettes, mais malgré cela, il était affolé par le nombre de pensées qui tourbillonaient dans son esprit. Il n'aurait pas dû venir ! Tous ces gens qui pensaient fort, brrr...
Il sentit alors des pensées qui émanaient probablement d'un demi-dieu, vu leur nature. Il accéléra le pas, se dirigeant vers la source du pouvoir. Ces pensées étaient trop fortes pour qu'il puisse les ignorer. Il devait savoir d'où elles venaient, sinon il allait pêter un plomb.
Il se cogna contre quelqu'un. Il failli s'excuser et reprendre son chemin mais il s'arrêta net. C'était de cette persone que venaient les pensées ! Christophe observa le rouquin qu'il avait bousculé. Il vit le cimeterre à la ceinture. C'était bien un demi-dieu. Il parla d'une voix basse tellement il était intimidé.

- Excusez moi, je ne vous avait pas vu.

Puis il resta planté là, ayant décidé d'avoir une discussion sérieuse avec celui qui était probablement un professeur de l'école.

Angel sentit un choc violent, il recula de quelques pas, et en un éclair sortit son cimeterre. Il se rapprocha de celui qui venait de le percuter et manqua de lui trancher la tête. Il se reprit évidemment et remis son arme dans son fourreau, le maître d'arme espérait que personne ne l'avait vu. Il regarda dans tout les sens et ne vit qu'un enfant qui regardait avec insistance sa ceinture. Il fut rassuré, puis se demanda pourquoi il avait perdu son sang froid. Se disant que ce devait être un de ces réflexes qu'il avait assimilé, il se retourna vers celui qui aurait pu avoir la tête tranchée.
C'était un jeune homme qui paraissait avoir 17 ans, de courts cheveux bruns, des yeux gris bridés qui témoignaient des origines orientale du garçon. Sa silhouette était grande et mince et sa peau était très pâle. Le rouquin le regarda encore, il ne semblait pas posséder d'armes, ce qui pouvait signifier que c'était un mortel, ou alors un membre du personnel.

"Oh ce n'est rien, ma réaction était disproportionnée."

Il faillit partir puis se rendit compte que le jeune homme ne bougeait pas, ce qui devait signifier qu'il voulait lui parler. Seulement il avait l'air timide, alors Angel commença à parler :

"Bonjour, je m'appelle Angel et vous?"

Le jeune homme vit bien que l'homme le jaugeait du regard. Puis le malade sortit son cimeterre et faillit lui trancher la gorge ! Ensuite il s'excusa et se présenta. Angel, hein... Christophe se souvint de la liste des membres du personnel. Il avait deviné juste, c'était bien le maître d'armes. Le surveillant répondit.

- Bonjour, moi c'est Christophe. On ne se serait pas déjà croisé quelque part ?

Vu le nombre de mortels qu'il y avait ici, il était impossible de demander si il était un demi-dieu mais Christophe espérait qu'il comprendrait le sens secret de la question.
Enfin... C'était dur de comprendre ce qu'il voulait dire. Il reprit.

- Vous ne seriez pas professeur ?

Là, c'était déjà un peu plus clair. Maintenant qu'il se concentrait sur la dicussion, Christophe entendait moins les pensées des autres mortels. Cela plus les lunettes [ Mais j'ai précisé qu'il les avait sur le nez, comment tu veux voir ses yeux ? ], le jeune homme baignait dans un silence mental bienfaisant. Il attendit une réponse de l'homme.

Le maître d'arme se rendit compte que le jeune homme s'était rendue compte qu'il le jaugeait. Il se demanda pour quoi il passait aux yeux du jeune homme auquel il avait faillit trancher la tête. Il ne l'aurait pas fait bien sûr, mais tout de même, il fallait qu'il pense à n'activer ses réflexes seulement pendant qu'il était en danger. Ce qui n'était pas le cas à en ce moment, d'ailleurs, je jeune homme avait l'air plutôt sympathique. Il regrettait sa conduite et entreprit de s'excuser une nouvelle fois pour ça conduite déplorable.

"Enchanté Christophe, je suis encore désolé pour ma conduite, je n'ai pas d'excuse."

Puis Christophe, puisqu'il s'appelait ainsi, lui demanda s'il ne l'avait pas déjà croisé quelque part. Le rouquin se demanda s'il ne lui demandait pas s'il était un demi-dieu. N'étant pas sûr qu'il y ait un réel sens caché, il préféra ne rien répondre.
Puis le dénommé Christophe lui demanda s'il était professeur, ses doutes étaient confirmés.

"Je suis en effet professeur, dans l'école la plus proche de cette île"

Il avait rajouté sa dernière phrase pour être sûr qu'il n'y ai pas de méprise.

Le surveillant lisait dans les pensées d'Angel, il ne risquait pas d'avoir méprise mais celui-ci ne le savait pas. Donc il précisa.
Christophe eut un sourire et continua ce qui devait passer aux yeux des mortels pour une conversation normale. Il parlait d'un ton joyeux, dans ce langage que lui et son vis-à-vis avaient automatiquement adopté. Pas de mensonges, donc la conscience du jeune homme était en paix, mais juste une partie de la vérité. Il répondit donc au rouquin par cette partie de la vérité qui pouvait paraître normale :

- Quelle coïncidence ! Je viens moi-même d'être embauché comme surveillant dans cette école. Vous enseignez quoi ?

Ce n'était pas une question piège. Le maître d'armes n'avait qu'àlui répondre qu'il s'occupait de l'EPS et Christophe comprendrait.
Le brouillard de la veille était devenu une véritable purée de pois et l'on n'y voyait goutte.

Quand Christophe lui expliqua qu'il était le nouveau surveillant de "l'école la plus proche de l'île" Angel sut qu'il n'y avait pas eu de méprise et qu'il était, tout comme le maître d'arme, un demi-dieu. Puis Christophe lui demanda la matière qu'il enseignait. Le rouquin regarda un peu sur les côtés, hésitant encore, le brouillard fort épais empêché de distinguer les choses au delà de quelques mètres, ça expliquait comment Christophe avait pu ne pas voir Angel. Même le phare, qui était grand, ne pouvait pas être vu à partir de l'endroit ou le maître d'arme se tenait. Il porta de nouveau son regard sur le surveillant, se demandant ce qu'il fallait répondre, il pouvait bien sûr lui dire qu'il était professeur d'éducation sportive mais...

"J'enseigne l'escrime!"

C'était sans doute la meilleure solution, peu d'école possédait des cours d'escrime, mais il devait bien y en avoir quelques unes, de plus, cette réponse donnait à d'éventuels oreilles indiscrètes, la raison pour laquelle il possédait une arme blanche. Puis Angel se dit qu'il fallait qu'il participe à la conversation et se décida à poser la question de la nationalité, ce n'était pas la question la plus pertinente mais là seule qui traversait l'esprit du maître d'arme, de plus, cette question ne nécessitait pas vraiment d'être déguisé.

"Et vous venez d'où?"

"Et vous venez d'où ?"

Comme leur statut de demi-dieu était établi à tous les deux, Angel devait vouloir parler de son pays d'origine. Christophe faillit hésiter mais répondit, mû par un automatisme :

- Paris. Et vous ?

Chris ou l'art de détourner une conversation... Enfin, retourner la question, c'était la moindre des politesses. Il n'aimait pas les mondanités mais il pouvait faire un effort. De plus, ce Angel avait l'air de ceux qu'il ne vaut mieux pas se mettre à dos.
Le surveillant consulta sa montre. Il avait encore le temps. Il se décida à poser une question sur les élèves dont il devrait s'occuper.

- Et dans cette école, les élèves sont sympathiques ?

Sous-entendu : ils sont supportables ? Angel devait avoir déjà eu affaire à quelques uns d'entre eux, on pouvait donc raisonnablement espérer une réponse éclairée.

Angel fut presque amusé par le fait qu'ils viennent du même pays, il avait posé cette question car c'était la seule qui lui était venu à l'esprit et ne se doutait pas que les deux garçons venaient de la même région, en effet le maître d'arme avait grandit à côté de la capitale.

"La banlieue parisienne!"

Peut-être que le surveillant et le maître d'arme s'était déjà croisé. Le rouquin remarqua qu'il observait l'heure, le jeune surveillant devait être pressé, ou alors il s'agissait peut-être d'un tic, le maître d'arme ne passa pas plus de temps sur la question et ce concentra plutôt pour observer si d'éventuels oreilles indiscrètes écoutaient leurs conversations, il fut rassuré de voir que personne ne semblait s'interesser à eux.

"Oh rien de bien méchant! Enfin j'espère qu'ils ne me donneront pas du fil à retordre, et vous qu'en pensez-vous?"

Christophe réfléchit un peu avant de répondre à la question. Il n'avait guère envie de passer - encore- pour un boulet. Il tripota ses lunettes, un vrai tic, cette fois-ci.

- Mmh, je ne sais pas. Ils sont facétieux, je trouve. L'un d'eux m'a envoyé voir Mélina à mon arrivé.

Il s'était exprimé en français, il préférait.

Christophe sentit un passant le bousculer, lui envoyer un coup de coude dans le ventre et lui marcher sur le pied. Il trébucha, tomba.
Comme les deux hommes se tenaient près du bord, il tomba dans l'eau d'une propreté douteuse du port. Il sortit la tête à la surface en crachotant et appela :

- Au secourbgl... Sais pas nagloub...

De l'eau s'enfoncait dans ses poumons, l'asphixiant peu à peu et le remplissant de terreur. Depuis tout petit, il détestait nager.
Le passant qui l'avait bousculé avait disparu avant qu'il n'eut pu l'aperçevoir mais le surveillant était quasi-sûr qu'il s'agissait justement de l'élève qui l'avait conduit à Mélina l'autre jour, vu les pensées. Sûrement un rejeton de ce cher Arès...

"Mélina Ad?"

Angel avait remarqué que Christophe avait utilisé sa langue natale pour s'exprimer et le professeur décida d'en faire autant, il allait d'ailleurs continuer quand un passant agressa Christophe, le maître d'arme fut pris au dépourvus, il n'avait pas vu la personne arriver, mais il se reprit très vite, trop tard. Le surveillant essayait vainement de se maintenir à la surface de l'eau.

Le rouquin tenta d'apercevoir l'agresseur mais la vie de Christophe importait plus que l'identification de a personne qui avait tenté de le tuer, Angel plongea dans l'eau et ramena tant bien que mal le fils d'Athéna à la surface, en effet avec son poids sur le dos, il eut du mal à grimper sur le sol mais tint bon et allongea le surveillant par terre. Bien que le demi-dieu ne soit pas expert en secourisme, il tenta de faire sortir l'eau qui s'était infiltré dans les poumons de Christophe...

Christophe cracha l'eau qui lui restait dans les poumons en toussant. Apparement, un élève lui en voulait. Mais qui pouvait lui en vouloir au point de tenter de le tuer ?

Peut-être un enfant de Poséïdon...
Mais il n'y avait pas d'autres enfants de Poséïdon que Mendim. Le mystère restait entier. Recouvrant lentement ses esprits après sa presque noyade, il crachota :

- Merci... keuf...

Une quinte de toux le reprit. Avec cette eau froide, il allait sûrement attraper la mort, en plus. Surtout qu'il avait toujours été de santé fragile...

Donc, voilà qu'un gamin venait de le prendre en grippe et n'aurait surement aucun scrupule à le tuer. Comme si il n'avait pas assez d'ennuis comme ça, avec Mendim...

Le maître d'arme regarda sur les côtés, dans une tentative désespéré d'identifier le coupable mais ne vit qu'une foule de gens qui regardait la scène, ébahit. Qui avait bien pu attenter à la vie du surveillant? Pourquoi? Et pourquoi n'avait il pas choisi un endroit désert, où il ne risquait pas d'ameuter les mortels?
Il posa ses yeux sur Christophe, vérifiant que celui-ci se rétablissait. Mais il n'avait pas l'air d'aller très bien au contraire!

Angel réfléchit à ce qu'il fallait faire maintenant, ils ne pouvaient pas rester ici c'était sûr. Il fallait retourner sur Odysseus mais fallait il prendre la peine de prévenir la directrice? La situation paraissait quand même grave.

"Hum...Nous ferions mieux d'aller à l'infirmerie non?"

Le rouquin se rendit compte que Christophe toussait encore, l'eau ne devait pas être à la bonne température pour y faire trempette! Il aida le surveillant à se relever et faillit demander si tout allait bien, mais décida qu'en une pareille situation, ce serait sûrement déplacé.

Le maître d'arme commença donc à marcher vers le bateau bus, accompagné de Christophe. Les passants, voyant les deux hommes commencer à marcher, s'écartèrent et prirent des visages nonchalants, en retournant à leurs activités. C'était assez drôle de voire comment réagissait les mortels face à de pareilles situations, ce qui n'était pas drôle du tout, c'était l'état de Christophe, il valait mieux en effet aller vers l'infirmerie.

Angel continua donc son chemin tout en surveillant que Christophe ne soit pas victime d'une nouvelle quinte de toux. Le surveillant penchait un peu la tête ce qui laissait un pensée qu'en plus il avait récolté un torticolis.

(Pas d'inspi, on continue à l'infirmerie?)

[ Okay ^^ ]

Le surveillant suivit docilement son sauveur, sans pouvoir s'empêcher de se demander de qui il pouvait bien se faire détester au point qu'on veuille le tuer. Enfin, c'est vrai, on ne tue pas un pion seulement parce qu'on ne l'aime pas, si ? Le jeune homme se résolut de ne plus quitter le manoir, pour arrêter de descendre dans l'estime de Mélina, se reposer la tête après toutes les pensées des gens du quai et éviter de se faire tuer, accessoirement.

Il suivit donc Angel jusqu'au bateau-bus, où ils embarquèrent et rejoignirent le manoir.