Rendez-vous [PV Mendim]

Christophe déambulait le long de la jetée. Il attendit Mendim. Comment était-il possible de tomber amoureux d'une fille dès la première rencontre ?

Je te hais, Cupidon...

Dans le ciel, la lune en était à son premier quartier. Le français avait posé un rendez-vous à la jeune femme à minuit. Il fallait qu'ils s'expliquent. L'amour, c'était bien beau, mais si tout le monde dans l'école se liguait contre eux, ils étaient mal barrés. Mais le jeune homme ne pouvait supporter l'idée de ne plus voir la belle Africaine. Ils allaient donc devoir mettre au point un système de message secrets et de rendez-vous clandestins.
Christophe comprenait bien que cette idylle risquait de le distraire mais ce n'était pas de sa faute ! C'était à Eros qu'il fallait demander des comptes !
Il consulta sa montre. Mendim n'était pas en retard, c'était lui qui était en avance. Il s'approcha au plus près du bord de la rade puis revint sur la terre ferme. Une ombre émergea d'une ruelle adjacente...

Mendim n'était pas en retard. Elle avait rencontré un jeune homme dans la forêt alors qu'elle s'entraînait. Malheureusement pour elle, elle tomba sous son charme et le dénommé Christophe l'embrassa. Malheureusement car l'africaine, dure comme de la pierre, espérait ne jamais tomber amoureuse. Pour elle c'était un sentiment qui ramolissait et elle s'était jurée de ne jamais aimer. Mais ça ne se décide pas. Le nouveau surveillant français lui avait donné rendez-vous à minuit dans le vieux port. Mendim n'était pas en retard. De toute façon, elle n'était jamais à la bourre. Toujours en avance d'une petite minute.

Quand elle arriva au port, un ombre s'y trouvait déjà. C'était une ombre qui rivalisait de taille avec la jeune femme. Des rey-bans collées sur son nez alors qu'il n'y avait pas de soleil puisque c'était la nuit. Mais Didi ne chercha pas à comprendre. Elle s'approcha du jeune homme avant d'être éclairée par les rayons blanchâtres de la lune.
Sa timidité refit surface et reprit l'avantage sur froideur. Elle n'osa ni l'embrasser, ni parler. Mais elle était là. Elle savait bien que ça n'allait pas être un petit tête à tête tout mignon. Ils allaient devoir discuter de choses plus sérieuses. Ils allaient devoir être discrets et ingénieux pour éviter les filets des autres membres du personnel. Comment allaient-ils se débrouiller?...

La nuit était plutôt douce. Mendim avait rapporté la veste de Christophe qu'il lui avait laissé sur ses épaules quand il pleuvait.

-Tiens ta veste...

Christophe reconnut Mendim à sa démarche. Elle avait toujours la veste du surveillant. Elle la lui rendit. Il la prit et la garda à la main.

- Merci.

Ses lunettes sur le nez, il pouvait parler avec l'Africaine sans entendre ses pensées. Comme une personne normale. Enfin, aussi normale que pouvait l'être quelqu'un qui vivait sur cette île. Il plongea son regard dans l'abîme infini des ravissants yeux verts. Un abîme dans lequel il rêvait de se noyer...
Il eut un peu de mal à se ressaisir. Ce n'était pas le moment ! Un prof pouvait les voir et les dénoncer à la directrice quand il voulait. Et ça, ce n'était pas un bon plan...
Sa voix se fit grave lorsqu'il parla.

- Ecoute, Mendim, je ne sais pas si ce que l'on fait est bien, mais je ne renonçerai pas à te voir. Je crois... Je crois que je t'aime.

Il était très embarassé de devoir l'avouer comme ça, tout de go. Mais il n'avait jamais été un adepte des jolies phrases romantiques et hypocrites. Il préférait dire la vérité telle qu'elle était, quitte à passer pour un idiot. Et il fallait mettre au point un plan pour se revoir sans risques. Il reprit.

- Les autres ne voudront jamais. Si on veut continuer à se voir, il va falloir qu'on soit très discrets. Ce n'est pas une bonne idée de se retrouver la nuit, si un seul prof est insomniaque, on est grillés. Il va falloir qu'on trouve des endroits ou personne ne nous remarquera. Peut-être l'île des mortels, il y a tellement de monde.

Christophe appréhendait déjà de se retrouver coincé au milieu d'une foule pareille,mais pour continuer voir Mendim, il était prêt à aller visiter les enfers. D'ailleurs il faudrait qu'il aille rendre visite à son père...

"Je crois que je t'aime"...Ces mots résonnèrent en écho dans la tête de Mendim. Personne ne lui avait jamais dit avec autant de sincérité dans la voix. C'était la première fois que la jeune femme se sentait réellement aimée. C'est vrai...Elle était plutôt jolie, bien que grincheuse, et en plus elle descendait de la famill royale! Autant dire que tous les garçons se l'arrachaient avant qu'elle n'arrive à Gnôti Sauton.
La jeune femme répondit à la déclaration du surveillant par un sourire rayonnant et dans son regard étrangement vert se trouvait toute la joie qu'elle ressentait.

Puis après il dit qu'ils fallaient qu'ils trouvent des solutions pour se voir en secret sans que personne ne puisse les remarquer ou les moucharder. C'est vrai...Il fallait être discret mais comment s'y prendre? Christophe li proposa de se retrouver sur l'île des mortels.
Le sourire de Mendim avait disparu. Maintenant c'était de la stratégie. C'était dans ses cordes.

-Effectivement il faudrait qu'on se retrouve là-bas mais les profs y rôdent aussi...Parfois ils vont au Caprice des Dieux...Ça serait l'endroit à éviter...Sinon je ne vois pas du tout où l'on pourrait se voir...À partir du moment où l'on se trouve dans les parages de l'île on est pris au piège...Mais l'île des mortels c'est pas mal...

"Effectivement il faudrait qu'on se retrouve là-bas mais les profs y rôdent aussi...Parfois ils vont au Caprice des Dieux...Ça serait l'endroit à éviter...Sinon je ne vois pas du tout où l'on pourrait se voir...À partir du moment où l'on se trouve dans les parages de l'île on est pris au piège...Mais l'île des mortels c'est pas mal..."

Les profs rodaient aussi chez les mortels ? Il n'y avait jamais moyen d'avoir la paix sur cette île ou quoi ? Pourtant, la belle Africaine avait raison. Il n'y avait pas trente-si solutions, c'était l'île des Mortels ou la mer des Monstres... Hhhmmm... On va dire l'île des mortels...
Sinon, il devait bien y avoir un bosquet tranquille dans a forêt, là où personne ne viendrait les déranger. On l'avait d'ailleurs mis en garde contre les combats entre demi-dieux qui s'y déroulaient. Christophe ne tenait pas trop à se prendre un coup perdu,donc on allait éviter. Il proposa.

- Sur cette île, il doit bien y avoir un endroit où l'on passera inaperçus, tu as une idée d'où on pourrait se retrouver ?

Un endroit sur cette île où ils pourraient se retrouver tranquille?Hmm il n'y en avait pas beaucoup...Les professeurs étaient partout et avec la chance qu'ils auraient, plusieurs membres du personnels et des espions de Mélina épieraient à peu près tous les recoins de l'île des mortels. Mais c'est alors qu'un lieu vint à l'esprit de la jeune femme. Le parc...C'était à peu près le seul endroit calme de toute l'île.

-Il y a un parc sur cette île. Il y a aussi une fontaine et un kiosque...Ça devrait être tranquille là-bas...Enfin bon...Ils sont partout...Je suis sûre que Mélina a engagé des espions...Ça serait bien son genre à celle-là.

Ça c'était le véritable scénario catastrophe. Une spécialité de l'africaine. Elle était vraiment douée pour inventer tous les malheurs du monde. Mais après tout on était jamais trop prévoyants. Gnôti Sauton était une école de dingues et il fallait s'attendre à tout ou presque.

-Mais tu as raison...C'est risqué et si on ou chope tu vas te faire virer à peine arrivé! Et moi aussi au passage mais moi ça m'est totalement égal!

Mendim se rapprocha du jeune homme qui se trouvait face à lui. Elle voulait se retrouvr avec lui, dans ses bras mais l'idée qu'ils puissent être surpris et sanctionnés la dégoûta profondément.

Le parc ? Oui, c'était une bonne idée. En plus, il devait y avoir beaucoup de couples. Un de plus ou de moins... Le problme était d'arriver juscqu'au parc sans croiser Mélina. Ou alors... Christophe eut un sourire amusé. Non, c'était une idée stupide. Tellement stupide qu'ele pouvait marcher... Il demanda à Mendim, un sourire aux lèvres.

- Il doit y avoir du monde dans ce parc, non ? Tu crois qu'ils remarqueront un couple de plus ?

Car l'idée de Christophe était simple. Sans ses lunettes et avec un autre style de vêtements, il était méconnaissable. L'Africaine allait prétendre avoir un petit ami sur l'île et ça coulerait de source ! Super idée !
En fait non. Le stratagème ne tiendrait pas deux jours. Christophe se rembrunit. Autant avouer leur amour au grand jour, ce serait exactement le même résultat...
Enfin... Dans ce parc, ils allaient pouvoir passer inaperçus. Au moins quelques jours. On verrait ensuite. Car c'était la seule solution. Changer de lieu de rendez-vous à chaque fois pour ne pas se faire repérer. Il n'avait aucune idée de ce que deviendrait leur couple.
La mer commença soudain à s'agiter.
En plus les parents n'étaient pas d'accord...
Ben il allait leur montrer ! Il s'approcha de Mendim et la prit tendrement dans ses bras. Il refusait de la quitter.

Mendim ne répondit rien à la question de Chirstophe. Elle était persuadée qu'il pensait pour lui-même. Il avait l'air de réfléchir à un plan mais ce plan tomba sûrement à l'eau car il redevint maussade. Puis il la prit dans ses bras et la jeune africaine s'y abandonna. Elle enfouit son visage dans le cou du jeune homme et elle se recroquevilla entre les bras du jeune surveillant.

-T'inquiètes pas Chris...Tout ira bien...

Elle glissa ces quelques mots dans l'oreille du français. Elle n'avait aucune idée de ce que les deux tourteraux pourraient bien faire pour passer inaperçu mais elle n'allait pas abandonner. Elle voulait rester avec son nouveau copain et il n'était pas question qu'elle le laisse juste pour quelques dieux en colère et des professeurs loufoques! Soudain la mer s'agita violemment. Tant pis! Mais d'énormes vagues se fracassèrent contre l'ancien port. Mendim se sépara de Christophe et se retourna vers la mer. Le fait que son père ne soit pas d'accord, elle prit cela comme une trahison de la part des cieux. Mais ce n'était pas tout.

Il n'y a pas si longtemps elle avait rencontré Lucas, un jeune fils d'Arès. Sur la plage était apparu un magnifique étalon inoffensif. Poséidon était content. Mais là, c'est une bête beaucoup moins sympathique qui apparut. Un taureau!!
L'animal tapota le sol de sa patte avant de s'élancer vers la jeune femme. Oui, vers la jeune femme, pas vers le jeune homme! Un petit cadeau de père à fille!
Mendim fut totalement déboussolée. Tout se passa très vite. L'animal essaya de percuter la jeune africaine qui le prit par les cornes et réalisa quelques mouvements visant à maîtriser la bête. Mais malheureusement, ces techniques n'étaient bonnes qu'avec des veaux, pas des taureaux adultes! L'animal se dégagea finalement et percuta la jeune femme de plein fouet.

Le choc fut très violent. La jeune femme se retrouva au sol, inconsciente. Le signe divin, lui avait disparu depuis longtemps et la mer s'était calmée. La camerounaise n'avait rien mais comme elle était tombée sur la tête, elle perdit connaissance. Son bras droit frôlait l'eau bleuetée.

Christophe vit la mer s'agiter davantage. Ensuite, un taureau apparut et chargea Mendim. Elle tenta de l'arrêter mais se le prit de plein fouet. Elle tomba au sol, inconsciente. La mer se calma et le taureau disparut. C'était probablement un cadeau de Poséïdon qui montrait qu'il était contre cette romance. Comme si ils avaient besoin de ça en plus...
Le jeune homme ne s'apesantit guère là-dessus et se précipita vers l'Africaine étendue au sol. Tendrement, il la prit dans ses bras puis alla la déposer non loin sur un rouleau de codes confortable en attendant qu'elle se réveille.
Il murmura à son oreille :

- Je t'en prie, réveille toi...

Elle ne réagissait toujours pas. Il soupira. Il n'avait pas voulu en venir à cette extrémité, mais si c'était nécessaire...
Il prit un peu d'eau claire dans un seau peu éloigné et lui mouilla délicatement le visage. Il attendit ensuite le réveil de la belle endormie...

Mendim resta quelques minutes, environ un quart d'heure. Pendant ce temps, Christophe l'avait installé sur un amas de cordes qui faisaient office de matelas.
Le calme le plus doux était revenu sur le port. La jeune africaine ne bougeait pas jusqu'à ce qu'elle se réveille lentement. Elle essaya de se redresser mais se rallongea automatiquement. Son mal de crâne lui donnait la nausée. Elle ouvrit seulement les yeux avant de retourner son regard vers le beau brun. Elle lui sourit d'un air plus qu'amusé et commença à rire doucement en portant sa main à son front.

-Il m'avait déjà envoyé des dauphins...Des chevaux...Des algues...Des poissons mais un taureau pour me charger ça jamais!

La jeune africaine se releva rapidement. Elle se releva peut-être trop vite car elle tituba encore une fois et, incapable de marcher, elle se tint à un mur qui se trouvait là. Elle se plaqua contre le mur, se frotta légèrement les yeux et soupira...Comment cela pouvait-il arriver? La jeune élève s'était toujours promis de ne jamais aimer et de toujours rester fidèle à Poséidon et là, en cinq minutes dans cette forêt elle avait réduit ces commandements à néant! Comment avait-elle pu changer à ce point?
Elle glissa lentement contre le mur avant de se retrouver assise au bas du mur. Elle leva des yeux désespérés vers Christophe avant de se retourner vers la mer avec une expression dégoûtée ancrée sur le visaage. Cette histoire était stupide...Cet amour ne pouvait pas être réel...C'était extraordinaire...
La jeune femme imagina l'espace d'un cours instant qu'elle pouvait très bien rompre tout de suite au lieu de les mettre en danger. Ça paraissait être un bon plan et elle n'eut aucun mal à le mettre en place. Pour elle, une femme amoureuse ça ne lui correspondait pas. Ce n'était pas elle. Mais elle releva timidement les yeux vers le français aux origines asiatiques et son coeur se remetta à battre la chamade. Il semblait vouloir sortir de sa poitrine et Mendim renonça à son fameux plan machiavélique et se prit la tête entre ses mains avant de refixer la mer. Cette fois elle n'osait pas le regarder en face.

-Je ne sais pas...Pourquoi...Je ne comprends pas mais...Je...Je t'aime moi aussi....

Le jeune homme vit Mendim essayer de se relever, se rassoir puis finalement se mettre debout en s'appuyant sur le mur. Elle se tenait la tête à deux mains et avait l'air dégoûtée. En fixat la mer, elle déclara :

"Je ne sais pas...Pourquoi...Je ne comprends pas mais...Je...Je t'aime moi aussi...."

Christophe n'aurait jamais pu décrire le point auquel il était touché. Il n'eut pas à le faire. Il se contenta de prendre la belle Africaine dans ses bras. Il l'aimait tant... Et même si cet amour était semé d'embuche, il aurait attaqué l'hydre de Lerne à mains nues pour faire plaisir à la jeune femme. Alors ue poignée de profs coincés...
Ce qui était plus problématique, c'était le fait que les dieux soient contre. Athéna ne s'était pas encore manifestée mais Christophe n'aurait pas parié sur son accord. Il y avait plus de chances pour que les tourtereaux se retrouvent embrochés au bout d'une lance.
Et cela ne convenait guère au français. Il serra la main sur son avant-bras, prêt à tout pour combattre les dieux. Il voulait pouvoir vivre son amour au grand jour et ce n'était pas les parents qui allaient décider, nan mais oh !
Il relacha lentement Mendim de son étreinte. Il se tenait là comme un idiot, les bras ballants. Il ne savait pas quoi faire.

[Chris m'a permis de contrôler son perso]

Mendim ne pouvait pas du tout expliquer ce qu'elle ressentait mais elle le ressentait. Le jeune homme la serra dans ses bras et la jeune femme se laissa encore tomber entre les bras du beau demi-dieu. Puis il la lâcha lentement. C'était étonnant...Mais la jeune élève commençait vraiment à accepter ce qui leur arrivaient tous les deux.

-Il est temps de nous quitter Chris...Il est tard et nous devrions rentrer...Je crois...

La jeune fille de Poséidon prit les mains du jeune surveillant et lui sourit gentiment. Elle s'approcha alors de lui et l'embrassa doucement avant de le quitter. Christophe la retint par le bras avant de l'embrasser à son tour et Mendim lui répondit par un second doux baiser. Puis il la lâcha en lui glissant quelques paroles du genre: "j'espère qu'on aura l'occasion de se revoir". La jeune femme sourit mystérieusement et de s'enfonça dans la pénombre.
Elle retourna à son bungalow pendant que le jeune homme s'en allait de son côté.

Leurs parents n'étaient pas d'accord et Mendim et Christophe en étaient conscients. Mais ils n'étaient touts deux pas prêts à abandonner pour si peu! Leurs parents ne les avaient pas reconnu et s'étaient enfuis comme des lâches en les abandonnant. Ils ne pouvaient rien dire sur leurs sentiments! Les dieux eux-mêmes n'avaient-ils jamais pactisé avec l'ennemi?

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